Les mensonges et les vérités sur le RGPD

Les mensonges et les vérités sur le RGPD

Ces derniers jours ont été amusants, parfois pathétiques en voyant toutes ces entreprises écrire le jour même de la mise en place du RGPD qu’elles demandaient notre consentement, sinon nous n’allions plus recevoir leur communication.

Avec plus de 80 messages indigestes rédigés par des avocats et reçus le même jour, je n’ai cliqué sur aucun. Je suis curieux de voir si je continuerai à recevoir de leurs nouvelles ou pas.

Le plus drôle, c’est que la majorité de ces entreprises n’était pas concernée par le RGPD au niveau de leur communication. Elles sont pourtant prêtes à jeter la majorité de leur base à la poubelle pour faire plaisir aux juristes. Voici donc quelques idées reçues sur le RGPD.

 

1-Le télémarketing et les mailings postaux sont concernés par le RGPD

Le RGPD est concerné par les traitements de données et pas par les canaux marketing. Effectuer un appel ou envoyer un courrier reste un acte physique, en dehors du périmètre du RGPD. Si un traitement ou un profilage est effectué d’après les réponses à cette sollicitation, alors, là, il sera concerné par le RGPD.

Source : SNCD (Syndicat national de la Communication Directe)

On annonce d’ailleurs l’arrêt imminent de Bloctel, car la plupart des prestataires Offshore qui gérent des plateformes d’appel depuis le Maghreb ou Madagascar n’utilisaient pas ce dispositif.

 

2-On ne peut pas garder les adresses de nos contacts plus de trois ans

Quelle entreprise veut faire disparaître des contacts chèrement acquis par des campagnes coûteuses de communication ? Parfois, le délai de décision d’un prospect peut s’étaler sur dix ans. Il en est de même des fichiers de paye que l’employeur doit garder à vie.

Là aussi, l’entreprise est libre de choisir la durée de conservation des données personnelles.

Par exemple, les désabonnés à une newsletter doivent être conservés à vie, même s’il s’agit d’adresses nominatives.

 

3-On doit obtenir le consentement de tous les contacts pour pouvoir continuer à leur écrire par canal email

Rien ne change par rapport à la directive de 1995. Seuls les adresses B2C sont concernées par l’Opt-in en prospection, ce qui était déjà le cas. Seules les raisons de la collecte doivent être plus précises dans les mentions légales de formulaires de collecte.

Source : SNCD (Syndicat national de la Communication Directe)

 

4-On ne peut plus louer ou acheter de fichier

Il reste toujours possible de louer ou de vendre des données si lors de la collecte, le contact a émis un consentement pour que son adresse soit transmise à un tiers. On parle ici bien sûr des adresses nominatives comme prenom.nom@societe.com

Les adresses génériques ne sont pas concernées par ce consentement et peuvent continuer à être utilisées sans aucune contrainte. Elles représente 10% des adresses des grandes structures et 50% des adresses des TPE. En plus des contact, info, on a beaucoup d’adresses spécialisées comme compta, maintenance, achat, etc.

Conclusion

Arrêtez de paniquer et écoutez le SNCD qui résume très bien…

« Le nouveau règlement ne change pas les grands principes posés par la Directive de 1995 : il va plus loin mais les fondements restent les mêmes. En pratique, le régime des canaux de marketing direct reste inchangé en France. »

Voici quelques liens utiles qui présentent la réalité du RGPD pour le B2B :